Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

94 LES COMPLOTS MILITAIRES

d’un régiment de cavalerie légère, dont il avait accepté le commandement ; Brunet, officier à la demi-solde, chargé de former un régiment à Langon ; J'ardy, sous-lieutenant en retraite, chargé également de lever un régiment ; Cassaigne fils, praticien à Sainte-Foy, chargé de réunir les confédérés du pays et de former les cadres de trois régiments; Lhote, ancien sapeur du génie, distributeur de cartes ; etc.

Les débats se prolongèrent pendant quinze jours sans grand intérêt. Les plaidoiries terminées, le président dit dans son résumé :

« Après les tempêtes politiques, qui pendant un quart de siècle ont désolé la France et déchaîné toutes les passions, on doit s’affliger sans doute mais non s'étonner de ce qu’il existe encore des hommes à qui une longue habitude de troubles et de licence a fait considérer comme un fléau le règne de l’ordre et de la paix; à qui l'obligation honteuse de rentrer dans la classe d'où le hasard les fit sortir fait déplorer comme une injustice la réduction des emplois que le projet insensé d’envahir le monde avait pu seul faire créer. Etc. »

Le 23, la cour rendit son jugement. En vertu des articles 87, 88, 89, 92 du Code pénal, il condamnait six des accusés, Randon, Maury, Lhote, Bedrine,

Theron et Cassaigne, à la peine de mort. Randon