Les hommes de la Révolution

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mandé, mais l’étourdi oublie de lui transmettre les noms et prénoms de la future et de ses parents. Le père de Lucile donnait à son gendre 100.000 francs et la moitié de la vaisselle qui montait à 10.000 francs (1). Ses ennemis ne manquèrent pas, plus tard, de lui reprocher d’avoir épousé

une femme riche. Mais, pour le moment, Camille

est tout à la joie. Il ne s'occupe que de son mariage. Mais ça ne va pas comme il le désire. Il lui faut une dispense pour se marier le 29 décembre. Heureusement, son vieux professeur, le bon abbé Bérardier, intervient et la lui fait obtenir. Le mariage eut lieu, tout de même, le 29 décembre 1790. Camille dut promettre au curé une rétractation de ses affirmations anti-religieuses; il promit, mais ne fit rien paraître dans son journal. Il s'était procuré une consultation de Mirabeau. « Depuis quand, demanda le curé, Mirabeau estil un Père de l'Eglise? » Les témoins s'appelaient: Péthion,, Brissot de Warwille, Mercier, Robespierre, etc.

(1) Dans la lettre citée plus haut, il disait, en effet: « Son père m'a dit qu'il ne différait plus de nous marier que parce qu'il voulait me donner auparavant les 100.000 francs qu'il a promis à sa fille, et que je pouvais venir avec lui chez le notaire quand je voudrais, » Je lui ai répondu: « Vous êtes un capitaliste, vous avez remué de l'espèce pendant toute votre vie, je ne me mêle point du contrat et tant d'argent m'embarrasserait: vous aimez trop votre fille pour que je stipule pour elle: Vous: ne me demandez rien, ainsi dressez le contrat comme vous voudrez. Il me donne en: outre la moitié de sa vaisselle d'argent, qui monte à 10.000 francs. » s