Les hommes de la Révolution

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VIII

Le «Vieux Cordelier »

Nous ne dirons pas grand’ chose de l'existence de Camille Desmoulins depuis la mort de la Gironde jusqu'à son procès. On sait qu'il consacra ses derniers jours à écrire le Vieux Cordelier. Fidèle à la méthode que nous nous sommes imposée pour chacune de ces biographies, nous nous sommes efforcés de mettre en lumière le véritable caractère fait d'enthousiasme, de faiblesse, de colère, d'amour et de haine de celui qu'on a pu appeler le Gavroche de la Révolution. Nous passons rapidement et sans trop y insister des faits historiques trop connus du public. Ce qu'il faut surtout tenter d'expliquer, par l'examen de leurs premières années, de leur vie privée et de leur début sur la scène politique, c’est la psychologie parfois complexe des hommes de la Révolution.

Nous avons vu Camille Desmoulins jeune et pauvre avocat sans cause ni fortune, s’enthousiasmer pour les idées révolutionnaires, se jeter à corps perdu dans la mêlée. Les lettres qu'il adressait à son père, à cette époque, témoignent de son ardeur. Nous l'avons vu plus tard épouser la femme qu'il désire et qu'il aime depuis des années et qui lui est accordée au moment où la gloire et la popularité lui sont dévolues. Jusquelà; Camille n’est qu'un enfant emballé qui fait du mal quelquefois, mais qui le fait innocemment. Puis survient la lutte contre les Girondins. La