Les hommes de la Révolution

UE

loin: des mouchards, à prix d'argent, accaparent la feuille entière et l’'empêchent d'arriver au public. Le 22 janvier, on opère une saisie de cent quarante numéros du journal corrigés pour une deuxième édition. Et chaque jour, c'est une nouvelle traîtrise, un nouvel abus de pouvoir.

Marat n'en continue pas moins. Son journal. est devenu le défenseur de tous les opprimés et de tous les malheureux. Il ne se contente pas de dénoncer: il insère toutes les plaintes et toutes les récriminations qui lui parviennent. Ses ennemis le savent et essaient de le tromper en lui envoyant de faux renseignements que Marat devine presque toujours. C’est ainsi qu'on lui écrivit qu'un grand nombre d'armes venaient d’être enterrées à Vincennes et que, pour empêcher toute révélation du dépôt, on avait fait exmpoisonner tous les ouvriers dans un souper. Marat répond: « Quelque adroït que soit le correspondant, l'avis qu'il donne à l’Ami du Peuple est trop improbable pour ne pas paraître suspect, même faux. J'invite ces honnêtes gens à ne pas jouer avec l'Ami du Peuple; il ne sera jamais leur dupe (1).» (N° 251.)

Il arrive que ses adversaires réussissent et Camille Desmoulins se moque de Marat. Ce dernier écrit alors:

« N'eussé-je produit d'autre bien que de faire ouvrir les cachots de la Conciergerie aux onze infortunés qui y étaient détenus pour la brüûle des barrières en faisant donner l'assaut à la maiï-

(\ Il insérait sous la rubrique: Pots pourris, tous les faux renseignements qui lui provenaient.