Les hommes de la Révolution

Pa "Set 1 MORE

moe

paux de l'Ami du Peuple à la réprobation et à la malveillance.

Oui, Marat fut un déhonetateu, Il dénonça Bailly, La Fayette, Necker, l’Assemblée constituante, Mirabeau, Malouet, etc... Mais aujourd’hui, ne sait-on pas combien il avait raison? N'était-ce pas le droit absolu de celui qui, aux prix de toutes les souffrances, s'était attribué le rôle de chien de garde de la Révolution, de criér'ce qu'il savait ou ce qu'il devinait des complots our- . dis, des trahisons préparées ?

La situation du reste, justifiait toutes les alarmes. « Un mois après la prise de la Bastille, LallyTollendal proposait de traiter comme rebelle quiconque enfreindrait la fidélité due au souverain; Mounier, Malouet, voulaient qu'on rendit au roi son pouvoir; d'autres conspirateurs royalistes voulaient livrer la France aux Anglais, leur ouvrir le port de Brest; ils furent découverts et le ministre Montmorin s'était refusé à juger les coupables; finalement, les représentants décrétaient que le Châtelet, tribunal composé des créatures de la cour, serait chargé de juger des hommes accusés par le public de l'avoir défendue. La Fayette, général de la garde nationale, faisait éliminer cent quatre-vingt mille citoyens et créait une garde à ses ordres (1).» Dans ces conditions, les écrivains révolutionnaires avaient plus que le droit de crier au public ce qu'ils voyaient et ce qu'ils savaient. Tous se mirent à la besogne. Camille fut un dénonciateur; mieux que cela, il s’intitula procureur de la lanterne. et il lui arriva de recueillir des dénonciations émanant de Ma-

(1) Bougeart.