Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain

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rapprochent, bien plus qu'elles ne les séparent, la Suisse de l'Italie, j'ai cherché un homme qui fût luimême comme un trait d'union entre nos deux pays. Joseph de Maistre est né en Savoie; il a vécu quelque temps à Genève et à Lausanne; il est mort à Turin, après avoir toute sa vie, et plus particulièrement pendant sa longue mission de Pétersbourg, servi l’auguste famille souveraine sous laquelle il était né, et cela à une époque troublée et dans des conditions difficiles. Ainsi, le sujet même que j'ai choisi me servira, en quelque manière, d'introduction auprès de mon auditoire, en même temps qu'il justifiera, je l’espère, la langue dans laquelle je m’exprime. On me pardonnera bien, je suppose, de parler en français d’un auteur qui, sans appartenir à la France, est une des gloires des lettres françaises de notre siècle. Et l’on me permettra de me présenter, pour ainsi dire, sous l'égide d’un des plus dévoués, des plus fidèles et des plus illustres serviteurs de la Maison de Savoie.

Pour beaucoup de gens, pour tous ceux qui ne l'ont pas lu,etmême pour quelques-uns de ceux qui le lisent, le comte Joseph de Maistre est le type des esprits intransigeants, exclusifs et absolus. Il est l'ennemi de toutes les libertés, le fougueux apôtre de la théocratie et du pouvoir despotique, le partisan fanatique de l'Ancien Régime, le panégyriste de la guerre, de

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l’Inquisition et du bourreau. Si l’on veut paraître plus