Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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perdu le droit de se plamdre que tout leur soit fermé. Plusieurs professions libérales viennent, au contraire, de leur être ouvertes. En Angleterre, aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, chose singulière, avec plus de difficulté (1), en Italie, si je ne me trompe, en Autriche, depuis peu de jours, l'accès aux grades académiques leur est permis. Les hommes de ma génération ont vu, pour ainsi dire, l’avénement de la femmemédecin. Ceux de la génération suivante verront très probablement celui de la femme-notaire et de la femme-avocat. J'avoue franchement que, pour ma part, je ne regretterai pas beaucoup de ne plus être dans ce monde pour y assister.
C’est qu'au fond dans ce progrès, ou cette réaction, il se cache un réel danger. Et c’est ce danger que Joseph de Maistre, après Molière, à très bien vu et qu’il nous a si spirituellement signalé. Au fond, ce qu'il combat chez la femme ce n’est pas la science, c'est l'abus de la science, la fausse science, ou, pour parler plus exactement, c’est l’orgueil de l'esprit qui en résulte. Ce n’est pas à la femme instruite qu’il en veut, c’est à la femme savante, c'est-à-dire, pour lui, à la pédante ou au bas-bleu. Quand Maistre dit: « Le goût « et l’instruction, voilà le domaine des femmes », et qu’il ajoute immédiatement: «Et quant à l’mstruction «il y a beaucoup de mesure à garder; une dame et « plus encore une demoiselle peuvent bien la laisser
(*) Voir l'intéressant article de G. Varserr dans la Fevne des Deux Mondes du 1° avril: Ce que pensent les professeurs allemands de l'admission des femmes dans les universités.