Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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tinari et Vietoria Colonna, sans lesquelles nous n’aurions peut-être ni la Divine Comédie, ni le Jugement dernier. D'un sexe à l’autre, ne l’oublions pas, la manière de comprendre, d'étudier et de savoir n’est pas Ja même. Où l’homme apprend, la femme le plus souvent devine. Chez elle, l'intelligence ne vient pas seulement de la tête: elle vient aussi, elle vient surtout peut-être du cœur. S'il n'y avait dans cet auditoire que des hommes, il m'en coûterait moins, je l’avoue, de reconnaître que c’est précisément pour cela que l'intelligence féminine est si supérieure à la nôtre. Dans son dernier article de la Revue des Deux Mondes, où il traite de l'admission des femmes dans les universités allemandes, G Valbert nous en donne un frappant exemple: « Je peux citer une femme » — dit-il — « qui était née vers la fin du siècle « dernier. Elle savait la botanique sans jamais avoir «eu de professeurs. Elle connaissait toutes les plan«tes de son pays, leurs familles, leur nom français <etleur nom latin, les endroits où elles viennent, «leurs habitudes, leurs mœurs. Elle voulut avoir un « herbier peint, et, pour le peindre, elle se perfec«tionna dans l’aquarelle. Après de longs tâtonne« ments, elle se fit ses procédés, sa méthode. Son «herbier est une merveille de sincérité; racines, « tiges, feuilles et fleurs, tout y est vrai et tout est « vivant. Je lui demandai un jour comment elle s’y « était prise pour savoir si bien la botanique. Elle me « répondit: Mon fils, je lai toujours passionnément « aimée.
«Je crois que ma mère avait raison, » — ajoute