Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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l’on s'était forgé sur la lecture de ses écrits fait place à une physionomie mille fois plus sympathique et plus attrayante, mais mille fois aussi plus complexe et plus difficile à définir. Déjà, vers 1850, la publication des Lettres et Opuscules, faite par les soins de son fils, le comte Rodolphe, avait révélé un Maistre tout autre que celui que jusqu'alors on avait l'habitude de se représenter. Quelques années plus tard, celle des Mémoires politiques et de la Correspondance diplomatique, faite par M. le baron Blanc, sur les conseils de M. le comte de Cavour — je tiens à prononcer ici ce grand nom et à évoquer cette illus‘tre mémoire qui se rattache, pour moi, à de si chers Souvenirs — achevait d’étonner et de dérouter les disciples ordinaires de Joseph de Maistre en leur dévoilant un Maistre très différent, à coup sûr, de celui qu'on leur avait appris à admirer. Aujourd’hui, enfin, la publication de la correspondance, qui occupe les six derniers volumes des Œuvres complètes, nous permet de remettre les choses au point et de juger M. de Maistre en pleine connaissance de l’homme, et avec une parfaite équité. Or, il en faut bien revenir des jugements qu'on portait autrefois sur le prophète du passé. Cet auteur, qu'on nous représentait comme un esprit étroit et exclusif, écrit dans l'intimité: « Défions-nous de ces systèmes tran« chants qui nous font regarder comme des lépreux «tous ceux qui ont le malheur de ne pas penser « comme nous ». Cet esprit qu'on taxait d’absolutisme, cet apôtre fougueux du pouvoir despotique nous dit: « Personne n'aime le despotisme; celui