Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 35
Ces instructions, qui dénotent, dès l’origine du Consulat, une tendance marquée du nouveau gouvernement au pouvoir personnel, laissaient les administrateurs dans la plus grande indécision sur la direction politique qu'ils devaient prendre. Dans cette période de transition où le Premier Consul lui-même, malgré la force de son ambition, hésitait encore à passer le Rubicon et attendait de la Fortune et des circonstances une impulsion définitive, comment les préfets n'auraient-ils pas été désorientés par les contradictions d’une situation aussi fausse ? On leur disait qu’ils ne devaient avoir d’autre pensée que celle de Bonaparte et on négligeait de leur faire connaître cette pensée. On leur prescrivait de ne subir que l'inspiration du pouvoir central, et le pouvoir central ne leur en suggérait bien nettement aucune. Les lois sur les émigrés étaient interprétées de façon différente suivant les départements et le gouvernement donnait luimême l'exemple de l'arbitraire. C’est particulièrement au point de vue du rétablissement dela religion que le défaut d'instructions