Les Régicides

32 LES RÉGICIDES

pourquoi ont-ils adhéré à l'amendement Mailhe, puisque, dans le vote final, ils devaient se séparer de son auteur et marcher avec les Montagnards?

L’intention de Mailhe et de ceux qui lui sont restés fidèles, Génissieu (Isère), Johannot (Haut-Rhin), La Boissière (Lot) et Paganel (Lot-et-Garonne), était-elle, comme on l’a reproché à leur parti, de sauver la vie du roi? On peut le croire; mais puisqu'ils étaient résolus à voter le sursis, pourquoi ont-ils voté contre l'appel? N’ont-ils donc pas compris qu’au fond les deux questions n’en faisaient qu’une?

Les divergences sont encore plus grandes parmi ceux des Girondins qui n’ont pas adhéré à l'amendement Mailhe et, pour ne citer que ceux qui ontété victimes de la Terreur, nous voyons qu’ils ont sur les trois dernières questions voté à la débandade:

1° Pour la mort sans appel ni sursis, comme les Montagnards, Boilleau (Yonne), Boyer-Fonfrède (Gironde), Carra (Saône-et-Loire), Ducos (Gironde), Maure (Yonne), auxquels on doit joindre Alba dit Lasource (Tarn), absent par commission lors du vote sur l'appel.

2° Pour la mort avec appel mais sans gap comme Vergniaud, Barbaroux (Bouches-du-Rhône), Duprat (Bouchesdu-Rhône), Gensonné (Gironde), Rébecquy (Bouches-duRhône), auxquels on peut joindre Chambon (Corrèze), qui a refusé de voter sur le sursis.

3° Pour la mort avec appel et sursis, comme Buzot, Guadet et Petion, Aubry (Gard), Brissot (Eure-et-Loir), Birotteau (Pyrénées-Orientales), Dufriche-Valazé (Orne).

4° Pour la mort sans appel mais avec sursis, comme Maïlhe, Lesterpt-Beauvais (Haute-Vienne).

5° Pour des peines diverses autres que la mort, comme Dechézeaux (Charente-Inférieure), Masuyer (Saône-et-Loire) et Gorsas (Seine-et-Oise), qui tous trois ont voté contre le sursis, mais dont les deux premiers avaient voté pour l'appel et le troisième contre ; l’évêque Fauchet (Calvados), qui avait voté et pour l’appel et pour le sursis, enfin Antiboul (Var),