Les serviteurs de la démocratie

DANTON ai conseils et de son action. Mais, dit-on, il était ministre de la justice pendant que ces massacres s'accomplissaient ; Roland aussi était ministre, et personne n'a jamais songé à l'accuser de complicité avec les massacreurs. La première femme de Danton regardait comme une imputation calomnieuse dirigée contre son mari l'accusation colportée par la haine de M*° Roland, et recueillie par des écrivains réactionnuires de notre temps.

Malheureusement, les procédés oratoires de Danton, ses emportements, ses saillies grossières donnaient facilement prise à la calomnie. Il parlait trop volontiers d’extermination, de toesin, d’insurrections, de vengeances populaires. Ces formes excessives, celte rhétorique déclamatoire n'étaient pas seulement une _ concession au mauvais goût du temps,c'était aussi, pour Danton, une tactique et une habileté. Il essayait' de faire triompher des idées modérées au moyen d’expressions violentes. Toutes les fois qu'il voulait obtenir de la Montagne, de la sainte Montagne, pour parler son langage, une loi libérale, un acte de tolérance et de protection pour les faibles, il avait recours à son vocabulaire de clubiste. Les esprits superficiels qui se laissent prendre aux apparences jugent Danton sur les mots qu'il a prononcés el non sur ses idées ; mais lorsqu'on va au fond des choses, on est {out étonné de trouver sous le tribun ardent un politique modéré.

III

n’y a pas une liberté qui n’ait eu Danton pour défenseur pnedant qu’il était au pouvoir. Le 20 octobre