Les serviteurs de la démocratie

DANTON , 113 parle de la réforme de la magistrature : « Remarquez, dit-il à la tribune de la Convention, dans la séance du 29 septembre 1192, remarquez que tous les hommes de loi sont d'une aristocratie révoltante. Si le peuple est forcé de choisir parmi ces hommes, il ne saura où reposer sa confiance. Je pense que si l’on pouvait établir un principe d'exclusion, ce devrait être contre ces hommes de loi qui jusqu'ici se sont arrogé un privilège exclusif, qui a été l’une des grandes plaies da genre humain... » On oppose à la théorie de Danton le respect des vieilles institutions de la France, la nécessité d’avoir un corps judiciaire versé dans la science du droit, De nouveau, l’illustre révolutionnaire fait entendre sa grande voiæ. ilréplique à ses contradicteurs : « Et moi aussi, je connais les formes, et si l’on défend l’ancien régime judiciaire, je prends l'engagement de combattre en détail, pied à pied, ceux qui se montreront sectateurs de ce régime. Le peuple ne veut point de ses ennemis dans les emplois publics; laissez-lui donc la faculté de choisir ses amis. »

Lorsqu'on demande enfin pour la France entière l’instruction laïque, gratuite et obligatoire, Danton est encore le premier à réclamer la mise en pratique de ce grand principe républicain : — « Citoyens, dit-il, après la gloire de donner la liberté à la patrie, il n’en est pas de plus grande que de préparer aux générations futures une éducation digne de la liberté! La plus juste objection est celle de la finance; mais il n’y a point de dépense regrettable là où elle est faite dans l’intérêt public. »

Enfin, Danton montre qu’il sait résister aux entrainements du patriotisme en faisant reconnaître par la Convention, au lendemain des victoires républicaines, ce grand principe que le peuple français ne doit jamais faire de guerre offensive.