Les serviteurs de la démocratie

LEPELLETIER DE SAINT-FARGEAU 127

toutes les autres considérations. Lepelletier de SaintFargeau était une de ces nalures d'élite.

Il avait conquis, bien avant 1189, une réputation d'intelligence et de savoir. On le citait au premier rang des jurisconsultes érudits et éloquents. La noblesse française n’hésita pas à le choisir comme son représentant lors de la, convocation des États généraux. L’attitude de Lepelletier fut, au début, un peu hésitante. On ne se dégage pas, en un jour, des préjugés de race et des influences d'éducation. -

Ni Lamennais, ni Lamartine, ni même Victor Hugo, de nos jours, ne sont arrivés d'un premier bond à l'idée républicaine; ils y sont arrivés, — cela suffit à leur honneur et à l'honneur de la démocratie française.

Les hésitations de Lepelletier de Saint-Fargeau ne furent pas, d’ailleurs, de longue durée. Il vit de quel côté étaient le droit et la justice, et il se mit de ce côté-là. Le peuple, à partir de ce moment, compta un orateur de plus à l’Assemblée nationale, et plus tard à la Convention.

En sa qualité de jurisconsulte, l’ancien président à mortier s’occupa spécialement des questions de législation. Mais il intervint surtout avec un grand éclat dans la discussion mémorable qui eut lieu à la Convention à propos de la liberté de la presse.

Jamais les immunités de la pensée n'ont été défendues avec plus de force que par le Conventionnel Lepelletier de Saint-Fargeau.

Les circonstances dans lesquelles se produisirent