Les serviteurs de la démocratie

134 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE versaires de Loustaiot cherchaient à l’entraîner sur le terrain des personnalités en lui prodiguant les épigrammes et les invectives. Le publiciste républicain n’y opposait que le dédain. Mais il excellait à découvrir et à dénoncer les machinations secrètes et les intrigues du parti royaliste.

III

Le journal {es Révolutions de Paris donnait une place importante aux communications de ses lecteurs. Cet usage excellent, qui s’est conservé dans la presse anglaise, s'est à peu près perdu en France. On trouve dans la feuille de Loustalot des projets bizarres, des affirmations étranges ; mais souvent aussi des observations très justes. Un certain abbé Gouttes écrit aux Révolutions de Paris pour poser œette question: Comment ferons-nous comprendre à nos paysans qu'ils doivent payer l'Opéra? — L’excellent abbé, qui n'a pas l'air d’un mélomane, trouve exorbitant que les bouviers de la Camargue contribuent à l'entretien du corps de ballet. « L'Opéra de Paris, dit-il, ne doit. coûter de l’argent qu'à ceux qui fréquentent ce spectacle et non pas à l’État. »— « Vous parlez d’or, monsieur l'abbé, réplique Loustalot; mais votre argument va loin. Il faudrait donc aussi ne faire payer les frais du culte qu'à ceux qui veulent directement y participer ».

Si la correspondance et les articles de fond tiennent beaucoup de place dans Les Révolutions de Paris, il n'en est pas de même des débats de l'Assemblée nationale. Ils y sont résumés en quelques lignes. La sténographie n'existait pas encore et les députés avaient