Les serviteurs de la démocratie

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là commençait, entre la royauté et les représentants de la nation, un conflit, présage de révolution prochaine. Louis XVI, mal conseillé, voulut se débarrasser d'un contrôle gênant et d’une assemblée qui, de plus en plus, s’identifiait avec le peuple. Il fit fermer la salle où se réunissaient les constituants pour délibérer. Lorsque Bailly, président de cette assemblée, se présenta avec ses collègues afin de prendre séance, un émissaire de la cour lui signifia brutalement que le roi avait disposé de la salle pour ses menus plaisirs! Devant cet affront, Bailly se montra plein de résolution * et de grandeur d'âme. Il exhorta les députés à la résistance. Placé à leur tête, il alla avec eux à la recherche d’un asile pour la représentation nationale outragée. . Les détails de cette pérégrination à travers les rues de Versailles ant été racontés par tous les historiens. Après bien des courses inutiles, Bailly et les députés de la France se réfugièrent dans la salle du Jeu de Paume. Là ils prononcèrent le serment de ne se séparer qu'àprès avoir donné une constitution au pays. Baïlly revendiqua comme un honneur le droit de prèter le premier ce périlleux serment. Ah! si tous les présidents d’assemblées parlementaires avaient suivi ce noble exemple! Mais la Révolution française commence avec des Baïlly et des Boissy d’Anglas, etse continue, malheureusement, avec des Dupin et des Sauzet.

L’admirable président de la séance du Jeu de Paume fut désigné à l’unanimité pour prendre possession du titre et des fonctions de maire de Paris, le 16 juillet 1789. Remarquons, en passant, cette date. Elle nous reporte au surlendemain de la prise de la Bastille. Les projets contre-révolutionnaires de la cour sont déjoués, la vieille forteresse du despotisme est détruite. Quelle