Les serviteurs de la démocratie

BARNI 303 . qu'il attendait le salut : « Que partout, écrivait-il, à côté de la demeure de l’ouvrier s'élèvent, soit aux frais de la commune, soit à ceux de l’État, soit à ceux des particuliers, des écoles populaires, des salles de cours ou de lectures publiques, et à côté de ces écoles et de ces salles, des bibliothèques populaires, où l’enfant, et non seulement l’enfant, mais l’ouvrier lui-même, acquièrent ou développent les connaissances nécessaires à l’homme, en première ligne celle de ses devoirs et de ses droits. Par là ils acquerront le désiret le moyen de travailler eux-mêmes sans désordre à leur propre amélioration. Que le mot de Gœthe mourant: Plus delumiere, encore plus de lumière! devienne celui de la société moderne si elle veut vivre de la vie de la liberté. » Barni, dans les dernières années de l'empire, fut mêlé à toutes les agitations et à toutes les revendications de la démocratie. Après la guerre et tant que dura le gouvernement de la Défense nationale, Barni dirigea en province le Journal officiel, qu’il enrichit de belles et patriotiques études sur les droits et devoirs des citoyens. Il ne fut envoyé à l'Assemblée nationale qu’en 1872. On comptait qu'il y prendrait bien vite une importante situation. Mais depuis plusieurs années il était affaibli et souffrant. Peu à peu les travaux législatifs lui devinrent EL et il dut se réfugier dans la retraite jusqu'à sa mort.

IV.

Barni était à ses heures un des causeurs spirituels et redoutables de ce temps. Il avait même la répartie terrible lorsqu'on froissait les fiertés de sa conscience