Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)

MT

conduisit un peu partout et vint avec moi à l'Ecole polytechnique où il me fut d’un grand secours pour toutes les formalités à remplir. Comme je ne pus pas rester à l'Ecole ce jour-là, je m'en retournai avec lui; nous passâmes devant le Panthéon qui est tout près de l'Ecole polytechnique puisqu'elle est au milieu de la rue Ste-Geneviève; nous allâmes au palais de Justice, dans l'Eglise Notre-Dame et dans une infinité d'autres endroits. En me quittant, il m'a beaucoup pressé de l'aller voir et iu penses bien que je profiterai de son invitation ; le soir, Thomeguex m'a mené au café des aveugles, à celui de Fitz-Jam le ventriloque. Mercredi, j'ai trouvé M. Aguimar !, j'ai diné avec lui, il m'a mené au théatre français, il a été excessivement fâché de m'avoir manqué à mon arrivée, il m'avait préparé une chambre chez lui, ce qui m'aurait assez convenu car j'ai été obligé d'en louer une, le lit de Thomeguex étant trop étroit pour deux.

Jeudi, M. Aguimar m'a conduit à l’École dans un fiacre à deux chevaux. Tu vois que je n'ai pas mal profité du tems que je suis resté dans Paris et j'ai bien fait car nous n'avons pas beaucoup de tems à courir ; demain nous sorirons vers les midi et il faudra être de retour à six heures du soir.

La vie de l'Ecole me plait beaucoup et je serais tout à fait content si je ne craignais pas que le retard que j'ai souffert ne me fît rester trois ans.

Le matin à cinq heures, le tambour passe dans tous les corridors ; à 5 3/4, on doit être à l'ouvrage, après avoir fait sa toilette, son lit, etc. On travaille jusqu'à 7 3/4 h.; on va déjeuner, c’est-à-dire manger, non pas du mauvais pain comme nous l'avons cru, mais du meilleur de Paris; à dire le vrai je m'en régale : nous en avons tant que nous voulons avec de l'eau en profusion ; à 8 heures, on se remet au travail jusqu’à deux heures où l'on va diner. Tout celà est marqué

1. Nous ignorons de qui il s’agit.