Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens
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Ux re femme de beaucoup d'esprit jugea une fois un jeune homme sur ce qu'il aimoit Alcibiade et qu'il haissoit Caton.
Iz n'y a que les gens reconnoissans qui craignent la reconnoissance ; les ingrats ne s'en embarrassent guères.
PeuT-ËTre faut-il chercher des bonnes fortunes en amitié par la même raison que bien des gens prétendent que les bonnes for. tunes en amour valent encore mieux que les grandes passions.
LA vanité fait plus de gens discrets que la prudence.
L'ART de perdre le tems est un moyen plus sûr pour arriver à la fortune que les vertus qui apprennent à le bien employer.
C£ n'est que dans Ja solitude que l'ame et la pensée peuvent acquerir de l'énergie ; la soif des succès impose trop impérieusement aux gens du monde la nécessité de prendre , pour ainsi dire , les livrées du caractère de ceux dont il leur importe de ménager le suffrage. Il est presqu'impossible de rester propriétaire de sa pensée dans le tourbillon des sociétés, à moins d'être doué