Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Le Lieutenant-Général de CANOLLE

C'était un modèle accompli de sottise.

Informé qu'il allait être complimenté par les poissardes, il composa et leur débita, avec une emphase digne du reste, ce discours qui devint célèbre, que cependant j'avais oublié, mais que le colonel de Forceville avait écrit dans le temps, et qui est assez caractéristique pour que je le copie:

« Liberté, égalité, fraternité ou la mort.

« Mesdames, citoyennes, sœurs et amies,

« La reconnaissance est un devoir prépondérant pour tout cœur qui s’en est fait un besoin. Au reste, vous n’en ignorez pas et je connaissais assez le physique de la chose, pour croire que l'impulsion des accessoires vous fera toujours chérir l'humanité dans la personne de nos cœurs.

« Vive la République! »

C’est encore lui qui disait à un agent des vivres: « Je prétends que le sol de ma division soit toujours couvert de comestibles»; et à des soldats : « Camarades, quand vous n'aurez pas de pain, j'irai manger la soupe avec

vous. » (Général THIÉBAULT, Mémoires, t. I, p.369.)

Le Général CANOEL

Canuel s’offrait à ma vue faisant fusiller en sa présence toutes les victimes de Quiberon et portant à son chapeau, et comme cocarde, des oreilles de Vendéen.

(Général THrÉBAULT, Mémoires, t. V, p. 241.)

Une demande de récompense, faite par le général Rossignol pour Canuel, consacrée par l'implacable Moniteur, est motivée sur la manière dont il avait non pas combattu, mais puni les brigands, et cet acte héroïque était le massacre des Vendéens dans l’hôpital de Fou-