Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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En 1807, le maréchal Masséna reçoit de Napoléon Ie 200,000 francs en argent et 200,000 francs en rentes sur

l'Etat. (Correspondance de Napoléon I, t. XVI, p. 53.)

Masséna attaqua le pont d'Ebersberg, sur la Traün, pour passer une rivière déjà passée. Il réussit, mais il eut plus de 1,000 soldats tués et 2,000 blessés. L'Empereur blâma ce déplorable abus du sang des hommes : c'était Masséna, l'enfant chéri de la Victoire, et l'Empereur crut devoir se borner à quelques sévères observa-

tions. (Général MarBor, Mémoires, t, Il.)

Le maréchal Masséna jouissait d’une fortune colossale : 200,000 fr. en qualité de chef d’armée, 200,000 fr. comme duc de Rivoli et 500,000 francs comme prince d'Essling; au total : neuf cent mille francs par an.

(Général Marsor, Mémoires, t. I, p. 303.)

L’éclatant triomphe de Masséna fut obscurci par son amour exagéré de l'argent, qui fut toujours son défaut

dominant. (Général MarBoT, Mémoires, t. IT]; p:. 12:)

Lors de l’attaque d’Ebersberg..... les morts et les blessés qui couvrent le pont rendent la marche si lente que toute l’armée aurait péri successivement si le maréchal n’eût donné un ordre terrible, mais nécessaire. Il commande à tous les blessés qui peuvent encore se traîner d'avancer sur la ville, et il fait jeter à la rivière (1) tous ceux qui obstruent le pont. C'était un spectacle affreux de voir les malheureux soldats estropiés se débattant dans les bras de leurs camarades qui les précipitaient dans l’eau, et ceux-ci, bientôt blessés eux-mêmes, jetés dans la rivière par les soldats qui les suivaient.

(Caper DE GassicourT, Voyage en Autriche, p. 70.)

V. aussi : le maréchal AuGErREAu ‘(passage des Mémoires de l'adjudant-général Landrieux, t. I, p. 115, note).

(1) La Traün,