Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

A —

bas de soie, habit de maître d'hôtel brodé et l'épée au côté; ils le prenaient pour un général en chef, C’est une grande faute pour un commandant d'armée que de ne pas savoir maîtriser ses passions ou ses goûts : on peut faire perdre ainsi la vie à des milliers d'hommes, Au fait, j'aurais pu faire fusiller tous mes généraux en chef, il n'y en a pas un qui ne l'ait mérité; c’est leur pillage qui m'a fait perdre l'Espagne. »

(Général MoxrHoLoN, Captivité de Napoléon, t. II, p.106.)

Durant le dîner, au sujet de toilette et de parure, on disait que parmi les grands personnages du jour, aucun n'en avait poussé le ridicule plus loin que Murat, et encore, observait-on, ctait-elle la plupart du temps tellement singulière, tellement bizarre, que le public l’en appelait le roi Franconi. L'Empereur en a beaucoup ri, confessant qu'il était vrai que certains costumes et certaines manières lui donnaient en effet parfois l’apparence d’un opérateur, l'air d’un charlatan.

Et, revenant à la toilette, on ajoutait que Bernadotte

y mettait aussi un soin infini et Lannes beaucoup de lemps,.

(Mémorial de Sainte-Hélène, t. IV, p. 421.)

Murai, jadis si brillant à la guerre, n'avait rien fait de remarquable pendant cette campagne de 1813. Il est certain que ce prince, bien qu’il fût encore dans nos rangs, entretenait une correspondance avec M. de Metternich, premier ministre d'Autriche (1), qui, en mettant sous ses yeux l’exemple de Bernadotte, lui garantissait, au nom des souverains alliés la conservation de son royaume, s'il venait se ranger parmi les adversaires de Napoléon. Ce fut à Erfûürt que Murat quitta l’armée française, et, à peine arrivé à Naples, il se prépara à nous faire la guerre,

(Général Margor, Mémoires, p. III, p. 319.)

() V. aussi, sur les engagements secrets de Murat avec les souverains étrangers, l'Histoire de la situation de l'Angleterre, par M. DE MoNTyERAN, t. VI, p. 281, et t. VIT ip: 17:

SR ER ns

ele nt ss ni