Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

l3

1 a |

Le Maréchal SÉRÜRIER

Le général Sérurier, lit-on dans un écrit assez curieux, le général Sérurier, envoyé à Paris par Bonaparte et et beaucoup vanté par lui, a été volé à Charenton d'une somme de 40,000 livres en écus. Je ne conçois pas comment un homme aussi vertueux que M. Sérurier possédait 40,000 livres; c'était sans doute un petit cadeau que lui avaient envoyé ses parents. (Général DANICAN, Le fléau des tyrans et des Septembriseurs, p. 177.)

(Adjudant-général LanprIEux, Mémoires, Introd., p. 311, note.)

Le Maréchal SOULT (1)

J'avais, sur le caractère du maréchal Soult, la conviction commune et conforme à sa réputation; ainsi j'avais peu de confiance dans sa loyauté. Junot, avec lequel j'ai toujours été très lié depuis ma première jeunesse, et qui avait un véritable et profond attachement pour moi, m'avait dit, au moment où nous nous séparions en Castille : « Tu vas avoir de fréquents rapports avec Soult. Vos points de contact seront multipliés. Défie-toi de lui, agis avec prudence; prends tes précautions; car, je t'en donne l’assurance, s’il peut, à quelque prix que ce soit, appeler sur toi de grands malheurs, il n’y manquera pas! C’est parce que j'ai eu l’occasion de le bien connaître que je t'en avertis. »

(Maréchal MarMoxT, Mémoires, t. IV, p. 46.)

Le duc de Wellington affirma que Soult avait vingtcinq millions à la Banque d'Angleterre. C’est à un chiffre approchant celui-ci que M. Thonnelier estimait, d’après le calcul des approvisionnements, la somme que le maréchal Soult avait dû retirer de ses bénéfices sur la vie de ses soldats en Espagne. De fait, jamais M. Thonnelier, qui était payeur général des armées françaises

(1) Duc de Dalmatie.