Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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en Espagne, n’a pu obtenir de comptes de l’armée du maréchal Soult. Toutes les pièces comptables que le maréchal lui envoyait étaient enlevées par les guérillas. De plus, le payeur du maréchal devint riche; son ordonnateur Mathieu-Faviers, le devint davantage et fut fait pair de France lorsque le maréchal fut président du Conseil. Quel malheur pour le Trésor qu’à cette époque le temps des lettres de change tirées sur les généraux fût passé!

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. V, p. 380, note.)

Le lieutenant-général comte Delaborde, revenant d’'Oporto, me disait à Burgos (1809), en parlant du maréchal Soult et en propres termes : « Ce bougre-là est de la race des corbeaux, il craint la poudre. » Le général de division Girard, tué à Waterloo, me raconta qu’en Andalousie, le maréchal ayant été pressé par lui de se porter à l’angle d’un mur pour voir une des manœuvres de l’ennemi, il s’y rendit à quatre pattes (1).

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. IV, p. 413, note.)

Soult qui, cette fois (2) comme toujours, était de sa personne à plus d’une portée de canon de l’ennemi, quand ses troupes soutenaient une vive fusillade, ne put leur ordonner de se déployer.

(Maréchal MaARMONT, Mémoires, t. IV, p. 42.)

En 1807, le maréchal Soult reçoit de Napoléon Ier 300,000 francs en argent et 300,000 francs en rentes sur l'Etat,

(Correspondance de Napoléon [°', t. XVI, p. 53.)

(1) J’ai dit que, le jour de la bataille d’Austerlitz, le maréchal eut, dit-on, une ophtalmie; qu'il l’eût ou ne l’eût pas, il se couvrit les yeux d’un taffetas vert et ne parut pas sur le champ

de bataille. (Note de THIÉBAULT.)

(2) En 1811, aux environs de Badajoz.