Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

F9 =

que l’on m'a racontée et que je raconte à mon tour. On dit qu’un amateur, admirant ce tableau, osa demander au maréchal ce qu'il l'avait payé, « Il ne me coûte que deux cordeliers. — Comment? — Oui, deux cordeliers. » Et l'Excellence raconta à l'amateur que deux moines se trouvant compromis dans une conspiration allaient être pendus, quand la communauté offrit de les racheter par ce beau tableau. Le maréchal se laissa attendrir, il accepta le tableau et les deux cordeliers ne furent pas pendus. (Général LAMARQUE, Souvenirs, t. I, p. 291.)

Le Maréchal SUCHET (1)

En 1807, le maréchal Suchet reçoit de Napoléon [e* 100,000 francs en argent et 100,000 francs en rentes sur

l'Etat. L (Correspondance de Napoléon I°, t. XVI, p. 53.)

L'Empereur combla, accabla le maréchal Suchet sous le poids des bienfaits les plus excessifs. Titres, fortune, grades les plus élevés, tout ce qu’on peut donner il le donna et récompensa avec une magnificence rare peutêtre même parmi les souverains les plus ergueilleux et les plus vains de leur puissance. Le titre de duc dAIbuféra fut accompagné d’un majorat de 500,000 livres de rente! Les Espagnols prétendent que l'étang d’Albuféra vaut à lui seul plus de 800,000 francs annuellement.

(Duchesse D'ABRANTÈS, Mémoires, t. XIV, p. 190.)

Suchet refusa de concourir en 1815 à la défense du territoire.

(Général BERTHEZÈNE, Souvenirs, t. I, p. 316.) :

(1) Duc d’Albuféra.