Louis XVI et la Révolution

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239 LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION.

Mestre de Camp aussi. Enfin, le 20 septembre 1790, une députation de la Constituante assistait à la fête funèbre célébrée, au Champ de la Fédération, en l'honneur des gardes nationaux tués pendant le châtiment de révoltés.

Il semble que tout soit terminé. Pourtant le 7 décembre, quand a lieu la grande discussion sur les troubles de Nancy, c'est une vraie bataille qui s'engage entre la droite et la gauche. La politique semble mêlée à une affaire purement militaire : Bouillé, loué par la droite pour son héroïsme, est blâmé par la gauche pour sa précipitation. Une affaire d'État, où tout le monde aurait dû être d'accord, devient une querelle de parti. Que s’était-il donc passé? On avait appris, dans l'intervalle, que la politique n’était pas tout à fait étrangère à ce qu'on avait cru n'être qu’une révolte inspirée par des motifs mesquins. Le 18 septembre 1790, Fréteau monte à la tribune : « Je sais que maintenant on travaille les régiments suisses. Ne serait-ce pas les mêmes hommes dons nous avons connu les œuvres à Nancy, à Angers, à Brest, ete.?» Tandis que les officiers du régiment du Roi, dans un mémoire annexé à la séance du 25 août, accusaient le club des Amis de la Constitution d’avoir poussé leurs hommes à la révolte, et que l’on essayait en vain d'obtenir du marquis de Bouillé qu'il fermât ce club, on s’apercevait d’un autre côté que la contre-révolution avait tenté d'exploiter auprès des soldats le mot de Dubois-Crancé, le brigandage des troupes, « ee terme contre lequel on les avait tous animés lorsqu'il fut prononcé, sans aucune intention fâcheuse, par un de nos meilleurs patriotes » dit, dans la séance du 6 décembre, le marquis de Sillery, au nom du comité des rapports.

Le problème s'était donc singulièrement compliqué; la gauche pouvait se demander très sérieusement si ce n’était pas la question de la révolution et de la contre-révolution qui s'était posée à Nancy. Le peuple de Paris prenait de plus en plus bruyamment fait et cause pour les soldats révoltés. Cela