Mémoire sur la Bastille

PRÉFACE XLV

bourer le parc de Versailles (21 août). Il accepta la dangereuse et écrasante mission d’apaiser les massacreurs de septembre, avec cinq autres commissaires ; mais ses harangues, ses larmes et ses prières demeurèrent inutiles (2 septembre). Le lendemain, comme le dernier asile de Louis XVI était menacé par le peuple, il fut nommé «commissaire au Temple » avec Lacroix, Bazire, Choudieu, Thuriot et Chabot.

À la Convention, il fut un des vingt-quatre députés de Paris. Sa veuve ne se rappelle qu'avec horreur qu'il partagea ce mandat avec « Robespierre, Marat, Collot-d’Herbois, Billaud-Varenne, le duc d’Orléans. Quelle troupe de brigands, ajoute-t-elle, et quelle association pour mon mari! » L'âge et le caractère conciliant et humain de Dusaulx ne lui permettaient guère de suivre de tels chefs, ni de leur opposer le moindre obstacle. Il n’était pas fait pour comprendre ce mot de Mirabeau : « La petite morale tue la grande. » Il n’était pour cela ni assez polttique, ni assez fanatique, ni assez impassible.

Dès le 23 septembre, il se montre l’adversaire très net, sinon très résolu, de la Commune de Paris : il fait suspendre l'exécution du décret qui ordonnait le transport à Paris des statues et œuvres d'art de Versailles. Il s'oppose, le 5 janvier 1793, à l'envoi aux départements du compte rendu de l’état de Paris, rédigé en vertu du décret de la Convention du 24 décembre 1792. Il se prononça, en retour, pour l’arrêté