Mémoire sur la Bastille

PRÉFACE XLVII

«vieillard radoteur, incapable d’être chef de parti 1». Couthon appuya Marat. Le 15 juillet, BillaudVarenne provoqua en vain son adjonction à la liste des trente-deux députés. En cette terrible année, Dusaulx nintervint dans les discussions publiques que pour demander la mise en culture des ChampsÉlysées et des Tuileries (ce qui était un peu une palinodie) et la suppression des loteries : motion naturelle de la part d'un ennemi du jeu. Malgré cette prudente conduite, comme il avait signé les protestations du 6 juin et du 19 juin (par lesquelles la Convention était représentée comme prisonnière de la populace et esclave de la Commune), Dusaulx fut un des soixante-treize députés mis en arrestation le 4 octobre 1793. Sa détention dura dix mois jusqu’au 9 thermidor, et trois autres mois après cette date. Pendant cette rude épreuve, et malgré quatre changements de prison, il ne put avoir d’entrevue avec sa femme. Toutefois, Mme Dusaulx trouva le moyen de lui envoyer tous les jours des fleurs, et d'améliorer quelque peu, pour lui, la « gamelle de la sainte égalité ».

1. La veuve de Dusaulx, fort indignée d’être obligée à quelque reconnaissance pour le nom de Marat, parle de « conciliabule secret », et veut faire croire que la mort de Dusaulx eût été accueillie avec indignation par le peuple. On voit de quels arguments publics se servit Marat. (Réimpression du Moniteur, t. XVI, p. 553.)