Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

82 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

de Quiberon, et tantôt sur les côtes de Saint-Malo et Saint-Servan. J'étais dans ces derniers endroits lorsque l'inspecteur général Dumas y arriva, au commencement de germinal an X, et passa la revue de ce que j'avais pu réunir de mon régiment à Saint-Malo. Je ne reçus que des éloges de sa part sur l'instruction, la discipline et l'administration; aussi dus-je être surpris de recevoir, un mois après, du ministre de la guerre, une lettre dans laquelle il me témoignait son mécontentement sur la mauvaise tenue et le peu d'instruction de mon régiment. Ce contraste, entre les compliments que m'avait fait l'inspecteur général et les reproches que je recevais du ministre de la guerre, me frappa au point que je crus devoir transmettre à ce dernier copie de l'instruction que m'avait laissée l’inspecteur, ainsi que de sa lettre de félicitation. Le ministre me fit aussitôt réponse de regarder sa précédente comme non avenue, attendu qu’on s'était trompé de numéro de régiment !.

Le 11 thermidor, je reçus l'ordre de partir avec mon régiment pour Carcassonne, en passant par Nantes et Toulouse ?. Je tins garnison à Carcassonne jusqu’au mois de fructidor an XI.

Pendant ce temps, mes soldats furent employés aux travaux du canal du Languedoc. Je devins, parle départ du général de brigade Gilly, commandant du département de l’Aude. Nous étions à l’époque où le clergé de France se réorganisait. L’évêque désigné pour le département devait être installé à Carcassonne. M. le général de division Gudin, commandant à Toulouse, m'envoya l’ordre de rendre à cet évêque les honneurs militaires

‘ C'est ici que nous devrions avoir le récit de la conspiration avortée de Rennes.

* V. AAB, aux notes.