Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

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taillon de se porter de droite et de gauche de la route et dans les bois, pour protéger notre retraite.

Dans ces entrefaites le général Tharreau arriva, et me donna l’ordre de tenir dans le bois le plus que je pourrais, tandis qu’il irait à deux lieues plus loin en arrière prendre position à un pont de bois.

Mon infanterie n’avait pu atteindre encore le bois, de manière que deux régiments de cavalerie autrichienne ayant chargé sur elle, réussirent malheureusement à sabrer ou prendre plusieurs pelotons. J’eus beaucoup de peine à leur échapper; un détachement de cavalerie me poursuivait de si près que j’entendais l'officier qui me criait : « Rendez-vous, colonel; je réponds de votre personne. »

Je me retirai avec les débris de mon régiment, tout chagrin de la malheureuse issue d’une affaire que je n'avais que trop prévue. Je perdis 600 hommes en tués et prisonniers. Il restait de mon régiment à peu près autant.

Le mème soir, Brégenz et Lindau furent évacués par le 38° régiment qui se retira à Tettnang. J’allai prendre position à Ravensburg!

Trois jours après, je reçus l’ordre de me rendre à Biberach? pour y prendre et y escorter jusqu’à Huningue le grand parc d'artillerie, tous les équipages de l’armée, ainsi que toutesles ambulances et administrations’. Avec un convoi aussi étendu à conduire pendant plusieurs jours, cette mission me paraissait d'autant plus difficile

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‘que j'aurais à combattre sur toute ma route des partis

! F. AB, aux notes.

? Un autre convoi de bagages et équipages, couvert par Desaix, qui commandait le centre, fut dirigé sur Neufbrisach. # Y. AC, aux notes.