Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

ARMÉE.DU RHIN 47

de cavalerie ennemie pour m’ouvrir le passage. Je n'avais pas à beaucoup près assez de troupes de ce qui restait de mon régiment pour escorter ce convoi, et l’on m'autorisa à prendre environ 600 hommes d'infanterie, les meilleurs que je pus trouver dans les petits dépôts qui se trouvaient réunis aux environs de Biberach. J'en formai un bataillon. L’on m’accorda également environ 300 hommes de cavalerie tant bien que mal équipés; ainsi qu'un détachement de 45 hommes de grosse cavalerie, assez bien monté et commandé par un brave officier. Comme ce détachement était ce que j'avais de meilleur, j'en fis ma réserve. J'avais mis tous les débris de dépôts pour flanquer le convoi. Tous les hommes blessés légèrement devaient être armés sur des voitures pour en défendre l'approche des cavaliers ennemis. Des officiers supérieurs étaient placés de manière à veiller à l’exécution de tous les détails.

Le troisième jour ‘, ma caravane ainsi organisée, je me mis en marche.Je devais, le premier jour, traverser un bois pour me rendre à Riedlingen. Je trouvai la route coupée dans ce bois par des abattis. J’arrêtai le convoi qui tenait à peu près une lieue, et je le fis parquer en attendant que la route fût débarrassée, et que je me fusse assuré si l’ennemi n’était pas plus loin embusqué. Bientôt des coups de fusil se firent entendre, et je sus d’un prisonnier que mes tirailleurs venaient de faire, qu’il y avait à peu près 150 hommes de cavalerie et quelques paysans armés sur notre route.

Ayant fait fouiller le bois, je me remis en marche, et

4,Le 1% vendémiaire (4 octobre). Les premiers mouvements de la retraite commencérent le 6 vendémiaire à trois heures du matin. Mais pour l’effectuer avec sécurité, il fallait une victoire. Ce fut celle de Biberach le 11 vendémiaire (2 octobre).