Mémoires sur la Révolution française

JE NE PUIS PASSER EN ANGLETERRE 43] désirais obtenir un passe-port pour l'Angleterre et que personne, à Ce que je croyais, ne pouvait me le procurer que lui, je désignai un jour où j'irais le voir au Palais-Royal, pour revenir le soir à la campagne. J'y allai donc et trouvai l’antichambre du duc pleine d’officiers et de généraux, c'était lout à fait un lever. Romain, le vieux valet de chambre du due, me fit monter à ce que l’on appelait les petits appartements : l'idée de revoir le duc m'affectait et m'agitait vivement : je ne l’avais pas vu depuis son horrible vote. Romainet moi nous pleurions à la pensée de la situation actuelle du duc. Le pauvre vieillard l’aimait comme son propre fils; il était entré à son service le jour de la naissance du prince à Saint-Cloud. Il ne s'attendait guère alors à le voir ce qu’il était aujourd'hui. Le duc vint après m'avoir faitattendre environ une heure : il était en grand deuil et semblait sérieux et embarrassé. J'étais presque défaillante, il me fit

asseoir et me donnalui-même un verre d’eau : «Vous