Mémoires sur la Révolution française

132 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT paraissez souffrante, me dit-il, mais j'espère que vous êtes tout à fait remise de votre rhume?» Je lui répondis que ses habits noirs me rappelaient de terribles événements et que je le supposais en deuil, comme moi-même, pour la mort du roi. Il sourit d’un air contraint et me dit :» — «Oh! non, je suis en deuil de mon beau-père, le duc de Penthièvre.>—«Je présume, dis-je, que la mort du roi a hâté la sienne, ou peutêlre est-ce la manière cruelle dont le procès a été mené, et votre vole pour sa mort?» Ici je fondis en larmes. — « J'ose dire, m'écriai-je, qu’il est mort le cœur brisé : il en sera de même de moi; mais vous, monseigneur, vous mourrez comme le malheureux roi, sur l’échafaud | »

«—Bon Dieu, dit-il, dans quelétat vous êtes! Certes, je ne vous aurais pas priée de venir si j'avais eu l'idée’ de tout cela. Le roi a été jugé et il n’est plus; je ne pouvais empêcher sa morl.»—«Mais, lui répondis-je,

vous aviez promis de ne pas voter. »