Mémoires sur la Révolution française

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pas lui plaire. Il me demanda si je devais retourner diner à la campagne. Je lui dis que j'allais dîner chez moi, à Paris, et faire faire du feu pendant quelques jours ;. que je ne resterais pas à Meudon, parce que les sections de Versailles et de Sèvres en usaient trop mal avec moi. Il me répondit que, s’il en était ainsi, je ferais mieux de venir à Paris, quoiqu'il craignît que la section dans laquelle je demeurais ne fût trèsmauvaise et ne cherchât à me tourmenter. On disait, ajoutait-il, que j'avais été très-imprudente pendant la Révolution, et il me conseillait de me taire sur ce que je pensais et de ne pas dire que je portais le deuil du roi. «Si vous voulez porter ce deuil, pour Dieu, portez-le, mais dites que c’est celui d’un de vos parents, ou bien vous tcmberez dans de grands embarras, d’où je ne serai jamais en état de vous tirer. J'aurais voulu vous voir resier à la campagne Jjusqu'au moment où vous pourrez obtenir un passc-

port pour l'Angleterre; pour mon compte, j'aurais