Mémoires sur la Révolution française

136 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

En revenant à Meudon, je trouvai une lettre de madame la comtesse de Périgord, femme d'Archambaud de Périgord, qui me disail qu’elle regarderait comme une grande faveur si je voulais la recevoir, qu’elle était harasséé de fatigue, et qu’elle n’avait d’espoir qu’en moi, que je lui avais inspiré la plus grande confiance.

J'ai en ce moment sa lettre sous les yeux. Je lui répondis en lui donnant rendez-vous chez moi, à Paris, pour le lundi suivant. Quand je la vis, elle me dit qu’elle était la plus malheureuse femme du monde; que sa section avait découvert que son mari avait été caché dans Paris, et qu’elle ne savait ce qui adviendrait d’elle et de ses enfants. Elle pensait que je pourrais, par le duc d'Orléans, lui procurer les moyens de s'échapper; qu’elle voulait passer en Angleterre, et que sa tante, madame de Sénozan et son oncle, le vénérable et vertueux Malesherbes, étaient désolés

de sa nosition. Elle déclara qu'elle était prise de ter-