Mémoires sur la Révolution française

166 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

Je trouvai là aussi madame Laurent, une amie du duc d'Orléans. Les prisonniers étaient naturellement très-avides de nouvelles, n’ayant aucune communication avec les gens du dehors. Je ne pus que les afiliger en leur racontant les horreurs qui se commeltaient. Le lendemain il arriva beaucoup d’autres prisonniers, et le nombre en augmenta journellement. On en enlevait chaque jour beaucoup pour l’échafaud; j'ctais très-effrayée pour ce pauvre Biron. Nous pouvions difficilement causer ensemble: les hommes et les femmes étaient dans deux parties différentes de la prison, et nos conversations se faisaient principalement de nos fenêtres, qui se trouvaient en face l’une de l’autre. Je ne restai pas longtemps à Sainte-Pélagie; c'était, je crois, en juin que j'en sortis, mais je n’en suis pas certaine, parce que les noms des mois étaient changés en France, et je ne sais vraiment pas dans lequel nous étions. La pauvre madame du Barry y ar-

riva avant mon départ; elle était désolée. Elle venait