Mémoires sur la Révolution française

J'Y RENCONTRE MADAME DU BARRY 467 s'asseoir sur mon lit pendant des heures entières, en me racontant des anecdotes de Louis XV etde sa cour. Elle me parla beaucoup de l'Angleterre et du prince de Galles, dont elle avait été enchantée: tout son regret Ctait d'avoir quitté l'Angleterre; et elle avait grand’peur de ce qui pouvait lui arriver. Elle montra, en effet, très-peu de courage sur l’échafaud ; et je crois que si tout le monde avait fait autant de résistance qu’elle, Robespierre n'aurait pas osé ordonner tant d’exécutions ; Car les cris désespérés de madame du Barry, me dit-on, émurent et alarmèrent la populace. Elle était très-bonne, et je m'étais fort attachée à elle pendant le lemps que nous avions passé ensemble en prison. On m'avait envoyée à Sainte-Pélagie pendant que le comité de salut public visitait les papiers du duc d'Orléans; ils croyaient qu'on y découvrirait que j'avais été son agent en Angleterre. Ils ne trouvèrent

pourlant rien qui pût leur faire supposer que j'eusse