Mémoires sur la Révolution française

168 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

aucune correspondance avec le prince, et j'eus assez de bonheur pour être appelée par le comité de salut public afin d'entendre lire en anglais une lettre qu’on avait trouvée dans les papiers du duc. Ils voulaient savoir si je connaissais l’auteur de cette lettre, et ce qu’il voulait dire. Je fus fort effrayée quand la garde vint me prendre pour m'emmener de Sainte-Pélagie aux Tuileries où se tenait le comitè# Il se trouva que cetle fameuse lettre était du vieux M. Vernon, qui parlait de chevaux, de paris de courses, de Newmarket, etc., etc., toutes choses qu’ils croyaient avoir un double sens. Cette malheureuse lettre fut produite plus tard au procès du duc, et fut un des prétextes de sa condamnation.

Mon interrogatoire dura toute la nuit, mais ils n’en eurent pas grande satisfaction. Le malin ils me renvoyèrent chez moi et firent lever les scellés de la

maison.

Je n’ai jamais pu savoir pourquoi ils m’avaient si