Mémoires sur la Révolution française

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au haut du faubourg Saint-Denis; je les connaissais à peine, mais comme je les savais de bonnes gens et très-royalistes, je me rendis chez eux. Ils me reçurent fort bien, me témoignèrent beaucoup de compassion, mais ils ne purent me garder, parce qu'ils attendaient une perquisition pour la nuit suivante, et qu'on me rechercherait certainement. Ils me conseillèrent de gagner ma maison de Meudon, lorsqu'il ferait nuit. M. Milor eut l'obligeance de m'y accompagner à pied, à dix heures du soir, et de revenir dans un cabriolet, qu’il fut assez heureux pour rencontrer à minuit. Je descendis alors au village avec ma fille de basse-cour, et je fis lever le maire. C'était un honnête laboureur qui avait beaucoup d’égards pour moi, comme bien d’autres de sa classe, qui faisaient partie de la municipalité.

Jexpliquai au maire ma position : que j'attendais à tout moment que des gens de Paris vinssent m'’arré-

_{er; qu'en conséquence, ne me trouvant pas chez moi,