Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU el

autres le chimiste Macquer, et, après lui, Lavoisier, n'ont guère été plus explicites. Quelques années avant le mémoire de Laplace et Lavoisier on lisait dansles écrits de Macquer (1): « J'ai pensé jusqu’à présent, avec la plupart des physiciens, que la chaleur était une espèce particulière de matière assez subtile pour pénétrer les corps... Tout concourt à indiquer que ce n’est qu'un accident, une modification, dont les corps quelconques sont susceptibles, et consistant uniquement dans le mouvement inteslin de leurs parties ; et qui peut être produit, non seulement par l'impulsion et le choc de la lumière, mais en général par tous les frottements et percussions des corps quelconques ».

Lavoisier était, au moins, plus clair, sans toutefois atteindre la lucidité des affirmations de Marat : « D'autres physiciens, dit-il dans son Traïilé de Chimie, pensent que la chaleur n’est que le résultat d’un mouvement insensible des molécules de la matière... c'est ce mouvement inteslin qui, suivant les physiciens dont nous partons, constitue la chaleur (2) ».

A côté de cette opinion les physiciens en soutenaient une seconde, moins acceptable. Cette opinion était celle de la chaleur latente.

Or Laplace et Lavoisier, tout en exposant les

(1) Dictionnaire de Chimie, article Feu (1778). (2) Œuvres de Lavoisier, t, Il, 285.