Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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L'annonce eut. un plein succès; on compta, parmi les adhérents, l'élite de l'aristocratie, et même des princes du sang. On savait, au reste, Marat très ardent dans ses recherches, et surtout fort habile dans l’art de faire les expé-

riences. Ce dernier hommage devait lui être plus tardrendu par un homme d'une compétence indiscutable, et dont l'opinion était rien moins que suspecte, par l’immortel Franklin, qui avait tenu, pendant son court séjour en France, à être le témoin des expériences de Marat (1). L'acadé.-micien Le Roi n’avait-il pas convenu, de même, alors qu'il fut nommé commissaire pour examiner les Découvertes sur la Lumière, que les expériences sur le prisme étaient ingénieuses, et que Marat avait une adresse aniree pour les réussir (2)? Mais si on s’extasiait sur l'habileté de l'opérateur, on était moins séduit par les qualités de l’homme. Il s'exprimait, en effet, difficilement, à ce point qu'il aurait désiré le concours d’un homme qui eût le talent de la parole pour déve.lopper ses théories. Il avait, à ce propos, fait pressentir Brissot, Brissot, son futur adversaire, la forte tête de la Gironde, qui ne songeait guère,

ouvert, le 5 juillet 1782, un cours publie pour répéter les expériences de Marat. (Chèvremont, loc. cit. p. 454.)

(1) V. les documents justificatifs n°* XIII et XIV.

(2) V. les Mémoires de Brissot,