Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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les jaunes, et moins pesants que les bleus (1).

Nous ne dirons rien de plus de cette théorie sinon qu'elle estau moinsingénieuse, sans rendre un compte bien exact du phénomène lui-même.

Quant aux doctrines newtoniennes, en général, elles ont aujourd'hui force de loi, malgré les critiques très acceptables de savants autorisés. On a prétendu, non sans une apparente raison, que le géomètre, chez Newton, avait fasciné le physicien (2); que les phénomènes de coloration se passant exclusivement dans l’œil, c’est dans l’appareil de la vision qu'il fallait en chercher la cause. La perception des couleurs devenait ainsi une perception de la divergence des rayons, qui arrivent au cristallin, les rayons les plus divergents engendrant la perception du rouge, les suivants, du bleu; puis, du jaune. Les rayons, parallèles entre eux, produiraient la perception du blanc; et ceux qui, à force de réaliser le parallélisme géométrique, se confondent avec l'arc des lentilles conjuguées de l'œil, donneraïent la perception du noir,négation de toute perception, de toute sensation lumineuse. Hors de là, tout serait un pur effet de tel ou tel appareil de physique ou de dioptrique.

On ne peut nier, en tout cas, que les calculs

(1) Raspaïl, loc. citato. (2) d°, p. 245.