Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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comptez-moiau nombre de vos prosélytes.. Dès lors, nos fruits, nos grains, nos vins, nos bestiaux, devenus inutiles à la nation, pourront être reportés chez nos voisins; nous absorberons tout leur or, et nous ne manquerons nous-mêmes de

-_ rien tant que nos rêveries et nos machines

nous resteront. »

On n'est pas plus logiquement ironique, et M. l'abbé devait fort regretter de s'être mis en si mauvaise posture; d'autant que Marat ne consent pas à le lâcher sans le coup de massue qui oblige l'adversaire à s’avouer vaincu.

Vous agissez, lui dit-il, à la facon des empiriques. Vous vous êtes mis à électriser, à tort et à travers, tous ceux qui vous tombaient sous la main. Et vous.avez eu des succès ! Convenez-en : il y a une providence particulière pour ceux qui ne doutent de rien. Et l'abbé est du nombre: il a guéri jusqu'à sept hémiplégies, et il lui en reste encore tout un lot en portefeuille. Et l’on douterait de l'efficacité du traitement!

De plus, parmi ces observations, il en est qu'on ne peut discuter: que dites-vous, par exemple, de cette mère désolée, dont Sans nous conte la dramatique histoire : « Cette mère, le visage baigné de larmes, poussant mille sanglots à la vue du triste état où estréduit son enfant par une violente attaque de convulsions, qui font tout craindre pour sa vie, le voit, en très peu de