Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits
MARAT INCONNU 283
Lorsque la vision est rétablie dans son premier état, reste une débilité de vue à laquelle on remédie par de fréquentes lotions d’eau fraiche,
On ne doit rien changer au régime alimentaire qu'à la fin de la cure; terme auquel le malade peut user de vin rouge et de mets légèrement aromatisés.
Ne III
Extrait des registres du commissaire du Châtelet, - A. J. Thiot, 1717 (1).
L'an 1777, le samedi 27 décembre dix heures du soir, en notre hôtel et par devant nous, Antoine-Joachim Thiot, est comparu M. Jean-Paul Marat, docteur en médecine et médecin des gardes du corps de Monseigneur le comte d'Artois, demeurant à Paris, rue Coq-Héron, hôtel du Parlement d'Angleterre garni : contre M. Darnouville, demeurant à Paris; le sieur Darbel, demeurant aussi en cette ville, et le nommé Flamand, domestique de dame Courtin, ci-après nommée, et nous à dit que s'étant rendu aujourd'hui à sept heures du soir chez la dame Courtin, rue Neuve Saint-Roch, qu'il traitait depuis neuf semaines d'une maladie de poitrine, pour lui faire sa visite de médecin comme de coutume, il a trouvé dans l’antichambre mondit sieur le comte de Zabielo, qui, au lieu de le laisser entrer dans la chambre de la malade, l’a fait passer dans une autre pièce, où l’ont immédiatement suivi les sieurs Darnouville et Darbel; qu'à peine assis, mondit sieur le comte de Zabielo a commencé à lui faire des reproches sur l’état de la malade, quoiqu'il se soit beaucoup amélioré depuis qu'il la soigne, et sur les frais de la cure, quoiqu'il soit dû au comparant 27 louis pour ses honoraires ; que des reproches le comte de Zabielo est passé aux injures ; qu'il a traité le comparan
(1) Ce document a été déjà publié dans Ruines et Fantômes, de M. Claretie, p. 100.