Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 107

vérité et se prétait merveilleusement, au contraire, à toute espèce d’étouffement. Remarquez en outre que cette intruction fut soigneusement travaillée par des magistrats servilement dévoués à la cour, qui prenaient le mot d’ordre, cela est indubitable, et qui firent tous leurs efforts pour entrainer le parlement. Sans doute les pièces du procès existent; mais qui pourrait affirmer qu’elles y sont toutes et qu'on y trouve un résumé fidèle de tout ce qui s’est passé ?

Remarquons aussi qu'il est bien certain que s’il s'était produit quelque témoignage, quelque fait défavorable à Marie-Antoinette, on ne l’eût pas libellé, quand même linstruction eût été faite par les plus violents ennemis de cette princesse. On ne peut donc arguer de l’absence de charges dans -le dossier judiciaire, puisqu'on sait bien que l'insertion de l’apparence même d’une charge était impossible, et eût été considérée comme un véritable crime d'Etat. L’évidence même s’effaçait devant linviolabilité royale. Personne ne peut ignorer cela. Cet argument est d’un avocat, non d’un historien. 5