Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

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que nous tendent nos ennemis, les y attirer eux-mêmes. En nous soumettant, nous les déjouerons ; en résistant, nous cédons tout l'avantage.

« Je crains que ceux qui refusent la soumission ne fassent entrer trop de politique humaine dans leur détermination. Peutêtre s'occupent-ils plus des intérêts du roi que de ceux de Ja religion. C'est l’opinion publique égarée qui a renversé et ensanglanté le trône : ce sera l'opinion publique éclairée qui le rétablira. Mais comment les ministres de la religion éclaireront-ils cette opinion, s’ils commencent par se rendre suspects, s'ils refusent l’occasion qui leur est offerte de se rapprocher de leur troupeau, s’ils laissent au loup ravisseur la facililé de s’emparer du bercail ? Ce n’est pas en déclamant imprudemment contre un gouvernement qui leur laisse la liberté de leur culte, qu'ils rendront utile leur ministère. Ce n’est pas en annonçant le désir de reconquérir leurs richesses, de venger ce qu’ils ont éprouvé d’injustices, mais en prêéchant la modération, le désintéressement, la charité, enfin en suivant exactement les maximes de la religion. »

Dans une lettre du 3 octobre 1795, Mgr de Mercy, parlant de la division existant au sujet de l'acte de soumission, disail encore : « On espérait que le pape s'expliquerait, mais ilse taira ; ce qu'il y a de sûr, cependant, c’est qu'il laisse partir des prêtres pour la France qui sont pour la soumission, qu’il ne s'y oppose pas et qu'il ne dit rien sur celte question, quoiqu'il les ait tous admis à son audience et qu'il les ait comblés de bontés. » (Papiers de la famille de Curzon, n° 58.)

III

LE SERMENT DU 29 SEPTEMBRE 1795.

La soumission aux lois de la République du 11 prairial an II (30 mai 1795) fut sensiblement aggravée par le code de police ecclésiastique, voté par la Convention le 7 vendémiaire an IV (29 septembre 1795). Nul ne pouvait exercer le culte, «en quelque lieu que ce puisse être », s’il ne souscrivait, par devant l'autorité