Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

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municipale, cette déclaration, qui devait être constamment affchée et en évidence dans l’endroit où il officiait : Je reconnais que l'universalité des citoyens est le souverain, et je promets soumission et obéissance aux lois de lu République.

Avec la grande majorité des prélats émigrés, l’évêque de Luçon fut hostile au serment du 7 vendémiaire.

Dès le 14 novembre 1795, Mgr de Mercy écrivait : « Il ne s’agit plus, pour les ministres du culte, de déclarer seulement qu’ils se soumettront aux lois de la République ; les derniers décrets exigent qu’ils déclarent, en outre, qu'ils reconnaissent que la souveraineté en France rentre dans la majorité des citoyens ; et, par là, se trouve terminée la dispute qui divisait le clergé catholique de France ; car tout le monde doit convenir que cette nouvelle déclaration est impossible à faire, puisqu'elle consacrerait le principe de la Révolution et légitimerait tout ce qui s'en est suivi... Peut-être le décret n'eût-il pas eu lieu, si on eût été moins dificile et plus d'accord sur la première déclaration. Au reste, aujourd'hui, nous voilà tous d'accord, et nous pensons et disons tous qu’on ne peut faire la nouvelle déclaration exigée. » (Papiers de la famille de Curzon, n° 38.)

Le 9 avril 1796, le prélat écrivait encore à M. Paillou, vicaire général de Luçon, dont il a été parlé plus haut : « Ceux qui ont fait cette déclaration n'ont encouru aucune censure et ne sont point schismatiques. Il ne faut donc point se séparer d’eux pour cela, ni les éloigner du saint ministère, quand d'ailleurs ils en sont dignes. Ils ont commis une faute grave dont ils doivent se repentir, sans qu’il soit besoin qu'ils en fassent une réparation publique. »

Nouvelle lettre, le 16 juillet 1796 : « On en impose grossièrement, quand on dit que le pape a condamné toute espèce de soumission aux républicains francais et à leurs lois. I! ne s'est jamais expliqué là dessus. Toute sa conduite prouve, au contraire, qu’on doit se soumettre aux lois des usurpateurs, qui ne sont pas contraires à la religion. Aujourd’hui qu'il traite avec eux, il prouve bien qu’il reconnait l'existence de leur puissance et par conséquent le droit qu'ils ont d'exiger la soumission à leurs lois. » (Papiers dela famille de Curzon, n° 38.)