Mirabeau

Ce journal ayant été supprimé après deux numéros, par un arrêt du conseil (7 mai 1789), il prit un nouveau titre : Lettres du comte Mirabeau à ses commettants. «On n’osa pas (comme dit E. Dumont, qui aida Mirabeau dans la rédaction de ce journal avec un autre genevois, Duroveray) disputer à un représentant du peuplele droit derendre compte des séances publiques de l’Assemblée. » |

La première question qui s’agita dans le sein des États généraux à propos de la vérification des pouvoirs, fut celle du vote par tête ou par ordre. C'était la question capitale,

celle d’où devait dépendre le caractère de l’Assemblée et .

la régénération politique qu’on en attendait. Mirabeau ne pouvait manquer d'intervenir dans cette grande question et d'y intervenir dans le sens du vote par tête et de la réunion des trois ordres en une même Assemblée. Il le fit toutefois avec une certaine circonspection. Dès cette époque, Mirabeau, qui, toutenservantlaRévolution, voulait (avouent les Mémoires, VI, 59) qw’elle fit sa fortune politique, songea à se mettre en rapport avec le ministère. Une entrevue eutlieu par l'intermédiaire de Malouet (ami de Duroveray etde Necker) entre ceministre et Mirabeau. Necker, comme il était naturel de sa part à l'égard d’un homme qui l'avait si violemment attaqué, fut plus que froid, sec et hautain; Mirabeau sortit blessé, comme autrefois Necker était sorti de son entrevue avec Turgot, et la conférence n'eut point

de résultat, si ce n’est peut-être de donner à l'opposition

de Mirabeau un caractère plus tranché.

Toutefois, lorsque, sur le refus persistant dela noblesseet du ëlergé de se réunir au Tiers, s’éleva, parmi les dépulés des communes, décidés à constituer définitivement l’Assemblée, malgré l'absence de ces deux ordres, la question de savoir quel titre prendrait cette assemblée, Mirabeau appuya celui de représentants du peuple français, reculant

alors devant celui d'Assemblée nationale qu'il avait d'a=