Mirabeau

Ans D

question des dimes, ilne fut pas moins énergique; il en demanda, contre l’opinion de Siéyès, la suppression absolue et sans rachat, les déclarant « un tribut oppressif que l’on voudrait en vain couvrir du beau nom de propriété ».

Un des principaux objets qui occupaient l’Assemblée à cette époque était la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qwelle voulait placer en tête de la nouvelle Constitution. Des esprits positifs, à la manière d’Etienne Dumont et de son maître Bentham, ont pu traiter un pareil travail de puéril et de ridicule; il n’en est pas moins vrai que c’est ce travail qui devait marquer le caractère philosophique et universel de la Révolution française, et que cette déclaration était nécessaire comme une sorte d’évangile social de l’ordre nouveau qu'il s'agissait de créer. Etienne Dumont se vante d’avoir entraîné sur ce point l'opinion de Mirabeau, que l’Assemblée avait nommé membre du Comité chargé d'examiner et défendre les divers projets présentés, et la vérité est que Mirabeau, en présentant au nom du Comité, dont il était le rapporteur, le projet élaboré par celui-ci, proposa, en son nom personnel, que l’Assemblée renvoyât la rédaction définitive de la déclaration au temps où les autres parties de la Constitution seraient elles-mêmes convenues et fixées, et que cette proposition, peu en harmonie avec l'opinion qu'il avait précédemment soutenue, souleva un mécontentement et des défiances contre lesquels il eut à se défendre; mais il n’en persistait pas moins à reconnaître que la Déclaration devait faire partie intégrante de la Constitution nouvelle, et il prononçait des paroles qui montrent comment il comprenait la portée de l'œuvre entreprise par l’Assemblée.

« C'est pour nous, pour nos neveux, s’écriait-il, mais » c’est aussi pour le monde entier que vous allez travail» ler. »

Il défendit d’ailleurs admirablement, dans la discussion