Mirabeau

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qui continua malgré sa proposition, les grands principes qui devaient être proclamés dans la Déclaration, celui, par exemple, de la responsabilité de tousles agents du pouvoir, même des agents subalternes, que quelques-uns voulaient excepter : « Tout subalterne est responsable, disait-il, et la » responsabilité seraitillusoire, et vous ne seriezjamaisque » des esclaves, si depuis le premier vizir jusqu’au dernier » sbire, elle n’était pas établie. » Il rappelait que nulle part plus qu’en France il n’était nécessaire d'étendre la loi de responsabilité sur tous les agents subalternes de lautorité, parce qu’il n’y a nulle part de nation qui ait été plus insultée et plus opprimée par le despotisme. Il ne défendit pas d’une manière moins absolue le principe de la libertéde conscience et des cultes. « Je ne vienspas, disait-il, prêcher » la tolérance; la liberté la plus illimitée de religion est à » mes yeux un droit si sacré que le mot tolérance qui vou» drait l’exprimer me paraît en quelque sorte tyrannique » lui-même, puisque l'existence de l’autorité qui a le pou» voir de tolérer attente à la liberté de penser, par cela » même qu'elle tolère ce qu’elle pourrait ne pas tolérer. » Comme on proposait de déclarer que le culte étant un objet de police extérieure, il appartient en conséquence à la société de le régler, laseule chose, dit-il «qui soit de lapolice, » c’est d'empêcher que personne ne trouble l’ordre et la » tranquillité publique. » A plus forte raison repoussait-il l'expression de culte dominant, « mot tyrannique qui doit être banni de la législation ».

Un autre grand sujet occupa l’Assemblée : la question du véto. Les Mémoires de Mirabeau remarquent avec raison qu’au milieu de toutes les difficultés d’une Constitution à faire pour organiser la monarchie en présence d’un monarque préexistant, il n’y en avait pas de plus grave: Necker, persuadé que l’Assemblée n’accorderait pas le véto absolu, s'était prononcé pour le véto suspensif, jusqu’à une